Tout S'explique - Liena Doris

Tout S'explique - Liena Doris

2 - Qu'est-ce que notre éducation fait de nous ?

2 - Qu'est-ce que notre éducation a fait de nous ?

 

Sociétalement parlant.

 

Une société basée sur l'Avoir.

 

Tout comme nos parents ont raison dans leur éducation, notre société a raison d'être celle qu'elle est aujourd'hui, même si ce qu'elle est aujourd'hui nous oblige autant qu'elle nous contraint.

 

Avoir un travail.

Avoir un couple.

Avoir un enfant.

 

Essentiellement. Si, nous avons ces trois "choses" là, nous sommes les "rois du monde", le primate des "carpettes". Homme ou femme d'ailleurs.

 

Nos parents nous "poussent" dès l'enfance. "Tu seras comme moi, mon enfant." Le même travail, la même famille, les mêmes enfants. La même vie. Quelle que soit la vie de nos parents.

Avoir pour exister. Et, toute notre société tourne autour de ces trois "obligations". Et, même notre intelligence n'est tournée que vers l'AVOIR.

 

Avoir raison. Trouver toutes les excuses et les raisons pour avoir raison, même si cela nous amène à comparer l'incomparable. Même si cela nous permet d'humilier, de manipuler, de soumettre, de tuer l'autre pour avoir raison.

Les violences conjugales, les violences faites aux enfants, les violences faites aux autres ne sont que des violences pour AVOIR ! Avoir un couple, avoir un enfant, avoir ce que les autres n'ont pas, sans se dire que nous pourrions l'avoir par nous-mêmes, juste en "travaillant."

 

L'homme a besoin d'une femme pour avoir un peu de poids dans la société.

La femme a besoin d'un homme pour avoir un peu de poids dans la société.

Les deux ont besoin d'avoir un enfant (ou plusieurs) pour assoir leur place dans la société.

 

Quant au travail, nous en sommes entre la femme à la maison et la femme au travail, grâce à l'évolution des femmes. Mais, elles restent malgré tout celles qui doivent tout gérer. En plus de leur travail, donc. La fameuse charge mentale.

Les hommes restent sur leur position, l'homme de la maison, celui qui doit amener l'argent pour faire vivre la famille. Contraint, obligé, non pas parce que l'homme a envie de le faire, mais parce qu'il DOIT le faire, sous peine de passer pour un "rebut" de la société. Qu'importe le travail, tant que travail, il y a.

 

Les enfants. Ceux que nous éduquons comme nous pour avoir. Enfin, quand nous prenons le temps de les éduquer, parce qu'il est dit que nous devions AVOIR des enfants pour exister, mais il n'a jamais été dit ce que nous devrions faire de ces enfants, une fois que nous les avons. Ils ne nous servent que de faire-valoir à notre existence de parents. Ce qui comme je le disais au chapitre précédent, nous permet aisément de les mettre à la porte lorsqu'ils ne correspondent pas à nos critères.

 

Tout comme nous sommes capables de les tuer, de les abandonner pour les mêmes raisons.

 

"J'ai eu un enfant. Certes, je ne l'ai pas gardé... Mais, j'ai eu un enfant. J'ai le droit à la mention mère/père. Fictive ou réelle. "

 

Ces enfants... C'est nous, aujourd'hui. Ce sont nos enfants, aussi, la façon dont nous les voyons, pour la majeure partie d'entre nous. Et, heureusement pas tous.

 

Avoir un Travail. Que sommes-nous prêts à faire, être pour avoir un travail ? Et, si nous ne l'avons pas ? Comme Avoir de l'argent est aussi une marque de valeur... Le vol, le meurtre, la manipulation, la soumission... Tout nous est possible, juste pour avoir un travail.

 

À faire de longues études, très longues études mêmes, pour apprendre à travailler selon des critères bien définis qui nous poussent eux-mêmes à avoir. L'avocat doit avoir raison pour sauver son "prestataire." L'important n'est plus, est-ce qu'il est coupable ou non, est-ce qu'il a fait le geste de trop qui a amené à... Non, quoi qu'il est fait, tuer, voler, manipuler, l'avocat le fera sortir parce qu'il a appris qu'avoir raison faisait de lui un meilleur avocat.

 

Avoir un travail. Pole emploi et toutes les associations qui oeuvrent pour nous aider à trouver un travail. L'important n'est plus les capacités que nous avons pour travailler, mais juste travailler.

 

"Vous êtes boucher ? Je n'ai pas de travailler en boucherie, par contre, poissonnier, c'est possible. La seule différence finalement, c'est l'animal que l'on découpe."

 

J'extrapole peut-être, mais, que le travail se situe à 150 km de notre "habitat" ou qu'ils ne correspondent pas à notre formation de "base", l'important est de travailler, même si cela vous oblige à faire un travail bien en dessous de vos capacités. Et, même pas vos capacités apprises, mais vos capacités innées.

Combien sommes-nous à avoir un travail dans lequel nous nous faisons "chier ? Combien sommes-nous  à avoir un travail "alimentaire" ? Combien sommes-nous à avoir hâte que la journée se termine pour rentrer chez soi et "décompresser" ?

 

Combien de nous aiment leur travail ? Combien d'entre nous ont un travail qu'il est rend heureux ? Et, même s'ils doivent leur temps de travail est supérieur à la "loi" ? De l'agriculture à directeur de petite entreprise aujourd'hui, le temps de travail est bien supérieur à 35/40h...

 

Et, pourquoi voulons-nous passer le moins de temps possible au travail et en contrepartie qu'il nous rapporte plus ? Justement parce qu'avoir un travail est essentiel, mais il ne faut pas abuser, non plus !

Une scène à "pole-emploi" (ou associé) pourrait donner ceci :

 

- Bonjour, je suis mécanicien.

- Il n'y a pas de possibilités ici, mais, à 500 km/h, j'ai ce qu'il vous faut.

- Mais, cela m'oblige à déménager. J'ai une famille. Ma femme travaille. Mes enfants sont à l'école... Je ne peux pas accepter.

Deux solutions :

- Vous êtes radiés, parce qu'en fait, vous ne voulez pas travailler.

- Il fallait faire autre chose de votre vie. Ou quitter votre femme. Fallait penser avant ! Maintenant, ce choix ne vous appartient plus."

 

Il ne nous appartenait déjà pas avant, non plus... Sinon, nous ne serions pas là...

 

Tout comme lorsque nous perdons un emploi, qu'importe la raison, notre principale "peur" est de nous retrouver sans "rien." Sans existence. Certains en arrivent au suicide, juste pour ne pas devenir des "rien." Le travail prend la place sur notre propre notion de vie. Tout comme nous sommes capables de nous mettre en danger pour arriver à l'heure au travail. Combien sommes-nous à avoir des accidents du travail, que ce soit sur le "chemin" ou dans l'entreprise même, juste parce... Nous avons un travail certes, mais il est imposé plus qu'inné... Alors, oui, parfois, nous oublions l'essentiel. Nous, notre vie. Parce que la seule chose qui nous permet d'exister, ce n'est pas le travail, ce ne sont pas les enfants, ni même le couple, mais simplement notre vie. Notre être.

 

Et, aujourd'hui, notre être a très peu de valeur face au travail, à la famille, à la société... Et, même face à la religion.

Et, si nous avions créé la religion pour nous aveugler un peu plus sur cette notion d'avoir pour exister ? Comme pour nous rendre cela normal ? La normalité actuelle d'ailleurs.

 

Travail. Couple. Enfant(s). Religion.

 

Nous avons un travail, un couple, un ou plusieurs enfants et une religion, nous sommes les rois du monde.

Il nous manque une seule de ses "choses", non seulement, nous nous sentons en manque de quelque chose par rapport aux autres, mais en plus, les autres nous le font bien comprendre.

 

"Toi, tu n'as pas de travail, tu n'as pas le droit de parler."

"Toi, tu n'as pas d'enfant, tu n'as pas le droit de parler."

"Toi, tu n'as pas de couple, tu n'as pas le droit de parler."

"Et, en plus, tu es malheureux, forcément, puisque tu n'as pas tout ça !"

 

Nous nous sentons aussi malheureux parce que nous n'avons pas ça. Double sentence !

 

Notre société actuelle est basée sur : 

- Avoir un travail. Qu'importe le travail. Même s'il est le plus dégradant pour notre être. Tant que nous travaillons, nous avons au moins une petite existence.

 

- Adopte un mec. "Un couple" mais comme les hommes n'ont pas l'habitude de faire des efforts, autant les adopter pour ce qu'ils sont... Ou pas...

 

- Avoir un enfant. D'abord réservé à tous les couples hétérosexuels justement parce qu'avoir un enfant est important... Et, comme homosexuel ou hétérosexuel, nous avons le besoin d'avoir pour exister... Pourquoi seulement les hétéros ?

 

Qui n'est qu'une capacité de nos possibilités à être, mais jamais une obligation. Tout comme être en couple n'est pas, non plus une obligation.

"Il vaut mieux être seul que mal accompagné." Il vaut mieux être seul que de subir le bon vouloir de l'autre juste pour être avec l'autre.

Tout comme il vaut mieux avoir un travail seul pour ne plus être jugé pour nos compétences acquises et qui nous font plus "chier" qu'autre chose.

Tout comme il vaut mieux élever seul son enfant, si c'est pour qu'il soit mal aimé par l'un ou l'autre.

 

Tout en ayant ce sentiment invisible que nous avançons à l'aveugle... Sans existence, bancale, même parfois. Les dépressions. "Je me bats de toutes mes forces pour avoir une existence, même si cette existence ne me convient pas, mais je ne sais pas faire autrement."

 

Les vrais dépressifs ne sont peut-être pas ceux que l'on croit... Les vrais dépressifs se sont ceux qui sont capables de tout pour avoir. Certainement pas ceux qui commencent à comprendre qu'avoir... Ne sers à rien, si nous ne sommes pas, avant...

 

Le problème étant que notre société, toute notre société est crée pour nous rassurer d'avoir. De la psychologie à Pole emploi et même la philosophie... La médecine... La politique... Tout, absolument tout ce qui nous entoure aujourd'hui, nous pousse à avoir et à tout faire pour avoir, impunément.

 

Impunément, parce que nos actions se font au détriment d'autres êtres humains comme nous qui ont juste, selon nous, moins que nous... Ou ne doivent pas avoir autant que nous ou pire... Plus que nous.

 

Vous êtes-vous demandé ce qui vous poussez parfois à avoir raison sur les autres ? Qui que soit ces autres d'ailleurs. Enfant, femme, homme, ami(es), ennemi(e)s, personne lambda sur internet, chien, chat, lion, arbre, fleur... Qu'est-ce qui vous pousse à avoir raison sur eux ? Si ce n'est ce besoin d'existence ? Comme s'il était impossible d'exister sans ça.

 

Et, pourtant, vous êtes là. Avec ou sans. Non ? Même si, vous n'êtes pas très heureux, même si vous êtes le plus heureux du monde, vous êtes là. Individuellement, sociétalement, religieusement, politiquement, rationnellement, raisonnablement... Vous êtes là.

 

Et, tant que vous êtes là, tout est possible. Absolument tout.

 

Et, comme nous avons parfaitement exploité le pire de notre humanité, il serait peut-être d'exploiter le meilleur. Qui sait, cela pourrait nous rendre plus... Humain...

 

 

1 - Notre éducation est-elle responsable de notre humanité actuelle.

2 - Qu’est-ce que notre éducation a fait de nous ?

3 - Que faire de notre humanité, éducation actuelle ?

4 - Comment retrouver le bon sens à notre humanité ?



14/04/2020
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Santé & Bien-être pourraient vous intéresser